Jour 6 : Le ranch (texte d’Hervé Jubert)
Il y a peu de moments comme cela. Où l’on se dit : « pince-moi, je rêve. » Cela tient aussi aux conditions dans lesquelles nous sommes accueillis. Et je ne vous parle pas d’une suite dans la Trump Tower. On nous rappelle quotidiennement que seulement trente pour cent des américains ont voté pour lui. Le système des grands électeurs est scabreux…
Imaginez.
Un paysage de bosquets et de tall grass, les herbes hautes qui abritent une faune hallucinante. Les oiseaux se répondent sans cesse. Les coyotes jouent. Les grillons font le show mieux qu’à Vegas.
La maison. Vieux plancher. Ventilos. Fenêtres à guillotine. Moustiquaires.
Là-dedans : deux chiens, un chat (fantôme) et, ce jour, une réunion d’humains pour fêter Bastille Day avec nous. Et quels humains !
Michael Wallis, spécialiste de la mother road, la route 66. Conteur formidable. Il nous a appris l’origine du mot Gringo* !
Rosemary, une sage parmi les Osages, rides en éventail autour des yeux, rire cristallin. Elle nous a dit, après nous avoir entendus chanter la Marseillaise à pleins poumons (Merci Benoît, tu connaissais les paroles mieux que moi) : « ça me rappelle les années 70 quand on chantait dans la rue ! »
Ron, Kathryn, Joyce, Sam et tous ceux qui sont venus au ranch.
Quelques centi… litres d’un excellent vin blanc chilien plus tard, j’ai été rendre visite à Miga, la jument qui vit sa vie à côté du ranch. Nous avons parlé de choses et d’autres. Et, ma foi, ce fut un autre bon moment.
Pour finir, les lucioles ont dansé pour nous. Joyeux 14 juillet !
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